Edito du 12 mars 2023

Chacune, chacun, pour son équilibre a besoin de s’isoler, d’être seul face à ses rêves, à ses pensées existentielles, à ses espoirs, à ses déboires.
Et quand le climat général est anxiogène, quand la peur s’insinue dans le quotidien, il est vital de trouver un ou des lieux qui célèbrent la vie, stimulent l’intellect, bref rencontrer une force, une dynamique qui ne lâchent pas.
Il est essentiel de vivre des histoires d’amitié pour surmonter les émotions.
Tout simplement garder le goût de vivre et le goût des autres.

Entre autre formule, la forme associative répond à ces exigences. Elle ne supprime pas nécessairement la lourdeur, les tensions, les paradoxes, mais elle illustre l’approche de Henri Jeanson qui écrit : «  Si la liberté pouvait conduire elle-même ses affaires, ce serait la démocratie »

Au moment où se prépare notre Assemblée Générale, où se précise l’organisation de l’anniversaire marquant nos 20 ans d’activités, nous pouvons dire que la contrainte due à notre fonctionnement démocratique reste une bonne école.
Avec celle-ci nous avons pérennisé une communauté de réflexion et d’action.

Il faut aussi rappeler que l’engagement de chaque membre adhérent ou sympathisant est un facteur clé de réussite.
Les compliments sont agréables à entendre, mais ne servent pas à grand chose, sinon de signifier un encouragement, de marquer une satisfaction.
Pour défendre les enjeux souvent rendus invisibles et pour faire émerger la complexité des situations sur les terrains de la laïcité et des faits religieux, l’intelligence et la participation élargie sont précieux.
La baisse progressive et continue des financements publics accentuent ces impératifs.

De plus, il nous faut garder la tête froide face aux innovations.
La démocratisation à grande vitesse des intelligences artificielles est préoccupante pour les structures associatives à faible budget qui privilégient la rencontre, le débat. Nous sommes dans l’incapacité de distiller des informations complexes dans des formats faciles à « digérer ». C’est une vraie faiblesse, mais nous nous efforçons de faire avec, sans que jamais personne ne le fasse à notre place.

Cela fait de nous d’éternels insatisfaits, mais d’authentiques optimistes.

Alain Léger, Président de l’association CCEFR
Centre Civique d’Etude du Fait Religieux
Maison des Associations et des Initiatives Citoyennes
60, rue Franklin  93100 MONTREUIL
06 89 36 08 73